Peupliers de France

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Plantation et entretiens

Ce contenu est issu de l'ancien site, il sera mis à jour en 2022.

Le choix du terrain

Les échecs sont souvent dus à un mauvais diagnostic des potentialités de la station.

Le sol doit être :

  • profond : au moins 50 cm prospectables par les racines
  • bien alimenté en eau, surtout en été : évitez les sols très filtrants (sables ou graviers)
  • Riche chimiquement : sols d'alluvions à pH proche de la neutralité (5,5 à 7,0). Éviter les stations fortement carbonatées en surface.

La végétation herbacée présente sur la parcelle renseigne sur les potentialités du sol. Exemple :

  • Sol favorable : présence de lierre terrestre, ortie, gaillet gratteron, sureau, grande consoude...
  • Sol défavorable : présence de bouleau, callune, bourdaine, joncs...

Le choix des cultivars

Il est conditionné par :

  • les potentialités du sol
  • la sensibilité aux maladies
  • la sensibilité au vent
  • la facilité de conduite (taille de formation et élagage)
  • la qualité du bois

Attention: ne pas planter plus de 2 à 3 ha avec le même cultivar afin de limiter les risques sanitaires, et veiller à adapter le choix des cultivars à la variabilité des sols (stations).

À consulter : Comment choisir un cultivar de peuplier ?

Le choix des plants

Utiliser de préférence des plançons (tiges sans racines) de 2 ans de catégorie A2, voire 1 an. Les plançons de 3 ans sont à éviter.

Les plants doivent être bien aoûtés (lignification de la pousse terminale), les bourgeons toujours présents et en bon état.

Certains plançons peuvent présenter des problèmes sanitaires : taches brunes, trous d'insectes. Ils seront refusés et retournés au pépiniériste.

Ne pas économiser sur la qualité des plants. Pour un âge donné, choisir les plançons les mieux équilibrés.

Ouverture des trous

Les trous sont généralement fait à la tarière hélicoïdale (différents diamètres possibles).

D'autres techniques comme le godet sur pelle mécanique, la barre à mine ou le jet à haute pression peuvent être utilisées.

L'objectif du trou est de pouvoir enfoncer le plançon dans le sol sur 80 cm / 1 m.

La terre autour du plançon doit être bien tassé afin que le plant ne bouge pas dans son trou.

Protection contre les rongeurs et les cervidés

Dès la plantation, il est souvent nécessaire de mettre des protections contre les animaux (chevreuil, lapin, ragondins, castor).

La protection contre le cerf n'est généralement pas assez efficace et condamne le plus souvent la production de peuplier.

Fertilisation de départ (année 1 et/ou 2)

Dans les milieux les plus favorables au peuplier (riches et frais), la fertilisation n'apporte aucun gain de croissance.

Dans tous les cas, l'épandage en plein est à proscrire : une forte quantité d'engrais ne serait pas assimilée par les plants et serait entraînée par ruissellement.

Exceptionnellement, l'épandage localisé autour des plançons sur 1 m2 peut se justifier dans les stations peu fertiles. On apportera alors 1 kg d'un engrais NPK du type 10-20-10 par plant à l'installation.

Un mauvais départ de la plantation ne se rattrape jamais, et peut compromettre définitivement la production de bois d'œuvre.

Les regarnis

Ils sont inutiles au-delà de la première année. Ils ne rattrapent jamais les premiers installés et terminent en perches non commercialisables.

La préparation du terrain

Elle est impérative pour assurer une bonne reprise des plançons et un bon démarrage de la plantation.

  • Reboisement : bien nettoyer le terrain. Le broyage des rémanents d'exploitation est préférable au brûlage. Leur décomposition rapide facilite le retour des éléments minéraux dans le sol.
  • Boisement : travailler le sol, notamment sur ancienne prairie, pour décompacter les horizons de surface.

La plantation

La plantation est réalisée en fin automne – hiver (pendant le repos végétatif). Cependant il est préférable de la réaliser en fin d'automne – début hiver, et particulièrement sur les parcelles longtemps inondées en fin d'hiver. Dans ces vallées inondables il est possible de planter jusqu'à fin mai ou même juin, en conservant les plants en chambre froide, mais il convient de limiter cette pratique.

La plantation doit avoir lieu si possible dès la réception des plants. Les densités préconisées sont 204 plants/ha (7m x 7m) ou 156 plants/ha (8m x 8m) en fonction des potentialités du sol. Un bon alignement dans les deux sens facilitera les entretiens ultérieurs. Sinon, on peut réaliser une plantation en quinconce pour une meilleure occupation de l'espace.

Attention : le confinement dû à une densité trop forte favorise le développement de maladies ou de ravageurs.

Les bords de rivière boisés (ripisylves) en aulnes, saules, frênes... seront conservés et entretenus sur une largeur minimum de 5-6 m. Ils sont le meilleur atout pour la stabilité des berges. De même, en l'absence de bordure feuillue naturelle, il est conseillé de ne planter les peupliers qu'à partir de 5 à 6 m de la rive. 

En zones marginales (dépressions très humides, lentilles sableuses sèches...), il est judicieux d'interrompre les lignes de plantation pour créer des trouées diversifiées propice à la faune et à la flore.

Le travail du sol des peupleraies

Les besoins en travail du sol se déterminent en fonction des potentialités de la station à assurer une alimentation en eau suffisante de la peupleraie. L'objectif de ce travail est de limiter la concurrence hydrique des herbacées vis-à-vis des peupliers, d'aérer le sol et ainsi faciliter la pénétration de l'eau.

Travail mécanique

Généralement, le travail du sol est conseillé les 2 à 3 premières années, pendant la phase d'installation du peuplement afin d'assurer une bonne reprise des plançons la première année et une bonne croissance des plants les premières années suivantes. Par la suite, il est facultatif voire inutile de continuer ce travail du sol sur les stations alluviales fraîches et humide. Par contre, il reste indispensable sur les stations à déficit hydrique marqué en été.

Attention : les travaux du sol doivent être raisonnés en fonction des besoins de la peupleraie, et ne doivent jamais être excessif. Ces travaux se font à l'aide d'un outil à dents ou à disques.

En l'absence de travail du sol, un gyrobroyage 1 ligne sur 2 permet l'accès aux arbres pour les élagages et les tailles de formation. Le populiculteur peut retarder ce gyrobroyage après la mi-juillet pour éviter de détruire les couvées d'oiseaux nichant au sol.

Désherbage chimique

Ce type de désherbage n'est pratiquement plus utilisé. Dans les rares cas où il serait indispensable, traitement très localisé autours du plant (environ 1 m2) et se renseigner au préalable sur les nombreuses précautions à prendre pour soi et pour l'environnement.